- épicurisme
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• 1585; lat. epicurius « d'Épicure »1 ♦ Philos. Doctrine d'Épicure qui comporte une cosmologie matérialiste fondée sur la notion d'atome (physique), une théorie des sensations et une morale (reposant en partie sur une recherche raisonnée du plaisir). « S'abstenir pour jouir [...] c'est l'épicuréisme [sic] de la raison » (Rousseau).2 ♦ Cour. Morale qui se propose la recherche du plaisir. ⇒ hédonisme. « l'épicurisme délicat ou la franche licence des Médicis de Florence » (Taine).épicurismen. m.d1./d PHILO Système philosophique d'épicure et de ses disciples. L'épicurisme de Lucrèce.d2./d Par ext. Attitude de ceux qui s'adonnent aux plaisirs.⇒ÉPICURISME, subst. masc.A.— PHILOS. Doctrine d'Épicure ou des épicuriens. Brunetière, cité par Delfour (4e série, p. 12). « ... opposer à la simplicité de la morale chrétienne les beautés paradoxales du stoïcisme ou de l'épicurisme... » (BARRÈS, Cahiers, t. 3, 1902-03, p. 32).B.— P. ext. Morale qui se propose comme souverain bien la recherche des plaisirs. Il est doux de sommeiller à l'ombre chaude, sur le tiède oreiller d'un mol épicurisme (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1448).Rem. On rencontre ds la docum. le dér. épicuréiste, adj. Qui verse dans l'épicurisme. Béziers, ville épicuréiste, cache sa vie, ne consent à vivre qu'en son centre, à l'abri, et au-dessus de la plaine (LARBAUD, Jaune, 1927, p. 150).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1798-1932. La forme épicureisme [
] est considérée comme vieillie ds DG et ROB. Étymol. et Hist. 1585 (CHOLIÈRES, Apres disnees, f° 117e éd. 1587 ds GDF. Compl.). Dér. du nom de Épicure; suff. -isme. Fréq. abs. littér. :73. Bbg. QUEM. DDL t. 6 (s.v. épicuréisme).
épicurisme [epikyʀism] n. m.ÉTYM. 1585 (épicuriste est attesté en 1545); épicuréisme, 1782; du lat. epicurius « d'Épicure ».REM. La forme épicuréisme, employée au XVIIIe et au XIXe (→ cit. 1 et 2) est archaïque.❖1 Philos. Doctrine d'Épicure, des épicuriens.1 Ainsi s'aiguise la volupté du sage; s'abstenir pour jouir, c'est ta philosophie; c'est l'épicuréisme de la raison (…)Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, VI, lettre V.2 (1861, Sainte-Beuve, ci-dessous). Cour. (abusivt). Caractère de l'épicurien; morale qui se propose la recherche du plaisir. ⇒ Hédonisme. || Un épicurisme délicat. || Un déchaînement d'épicurisme. ⇒ Licence.2 (…) ce déchaînement d'épicuréisme qui suit un lendemain de terreur (…)Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. I, p. 62.3 On voit par la biographie des seigneurs de cette époque, par les amusements cyniques ou raffinés des ducs de Ferrare et de Milan, par l'épicurisme délicat ou la franche licence des Médicis de Florence, jusqu'où était poussée la recherche de tous les plaisirs.Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 158.
Encyclopédie Universelle. 2012.